Ce roman est une satire féroce de la vie dans les universités américaines en ce début de siècle. Sur un campus dont le nom sonne étonnamment français (Dupont), Charlotte Simmons découvre péniblement les affres de la vie étudiante ; elle se heurte d’abord à l’omniprésence d’une sexualité débridée. Elle apprend ensuite et surtout combien les amitiés sont difficiles ; elle fait l’apprentissage des relations humaines en dehors d’un cocon familial protecteur. Ce paraît être là l'essentiel du livre : la mutation de la jeune fille en femme, aux plans physiologique et moral. Tom Wolfe ne signe pas seulement ici un roman à l’humour féroce. Il accompagne son personnage avec sensibilité, n’use pas de lieux communs, ne force pas le trait. La dimension sociologique du roman n'est pas à négliger. La description d'une université américaine est minutieuse, acide certes, mais instructive. Certaines pratiques sont montrées avec réprobation et, on le perçoit, beaucoup de justesse.
C’est très réussi. Ce roman épais (650 pages) se lit avec avidité. Le ton caustique mais non dénué d’humour en fait un livre captivant.