La désolation, c’est le spectacle affligeant des gens qui croient vivre mais ne jouent qu’un spectacle minable. La désolation, c’est les liens qui se distendent entre un père et un fils, c’est les déchirures du couple et les fracas de l’amour. La désolation est racontée ici, dans un style particulier (ni vrai dialogue, ni syntaxe très académique), par un père. Il y a beaucoup d’autodérision dans cette confession, beaucoup de désillusion, de regards crus et acides sur l’existence des uns et des autres. « Aussitôt je pense et toi aussi tu t’occupes, que fais-tu là sinon t’occuper, vous vous occupez elle et toi, désormais citoyens d’un monde où le désir a cessé d’être. Un monde où le terreau et le gardénia tiennent lieu de devenir. Le terreau, le gardénia, les couvertures de change, les petites affaires à droite à gauche, le boursicotage et les maux tiennent lieu de vie. Un monde sans Terre promise, sans brûlures, sans victoires ni défaites, un monde où l’impatience est vaine une fois pour toutes. »
L'univers et la phrase de Yasmina REZA sont vraiment à découvrir.