(Éditions Gallimard – 1960 puis FOLIO - 1985)
Voici un roman aussi court que bien écrit dans lequel on voit vraiment, s'il en fallait plus que la seule lecture de L'amant, le talent de romancière de Duras. Un roman court et captivant. Où la force des évocations le dispute à l'intrigue.
Ici, l'Espagne. Un couple, leur fille, une amie. A peine plus d'une nuit. Duras produit des images fabuleuses, d'orage, de champs de blé, de pluie. Elle décrit une ambiance de chaleur, sur une ville de tourisme, une ambiance de meurtre et de tueur fuyard. En filigranne aussi, une histoire d'amour.

Duras fait vivre à Maria, le personnage principal, une aventure presque identique à celle du criminel, Paestra, qui est poursuivi pour avoir surpris et tué sa femme adultérine. Maria, elle, laisse son mari consommer un amour adultérin avec Claire.
Quelle est la légitimité de l’amour que se vouent Claire et Pierre ? Où est la faute du tueur, Rodrigo Paestra ? Pourquoi Maria cherche-t-elle et lui vient-elle en aide ?
Proposition de résumé :
En Espagne, un soir d’orage, des français font halte dans une ville où vient d’avoir lieu un double meurtre. Les personnages sont Maria, Pierre (son mari), Judith (leur fille), Claire (une amie), l’assassin (Rodrigo Paestra). L’orage, la pluie, la chaleur, et les champs de blé sont omniprésents. Page 23 : « Une autre ondée se prépare. L’horizon est fauve. Il paraît très lointain. L’orage a encore grossi. Il vous en vient la désespérance de le voir se terminer cette nuit. » Les policiers cherchent le criminel dans l’hôtel où trouvent refuge les touristes français. L’essentiel de l’action se déroule la nuit. Incertitudes amoureuses, Pierre et Claire se cherchent. Dans la nuit, Maria est persuadée que le criminel est caché près d’elle. Attente de l’aurore. Maria et Rodrigo Paestra se découvrent. Elle l’aide à s’échapper de la ville, dans la nuit, où patrouille encore la police. Elle revient à l’hôtel après avoir laissé Paestra au bord d’une route. Maria est alcoolique (P. 98 : « le réveil des alcooliques doit être solitaire »). Elle parle de son échappée à Pierre et Claire. Elle les soupçonne dans leur manège amoureux. Elle redoute l’issue de cette liaison. Ils partent ensemble en fin de matinée à la recherche de Paestra. Maria a promis de le rejoindre. Page 122 : « Elle le portera en France ce corps-là. Elle l’emmènera loin, l’assassin de l’orage, sa merveille. Ainsi, il l’attendait. » Mais Paestra s’est tué avec son revolver. Pierre et Claire veulent profiter d’un arrêt dans une auberge, pour se donner l’un à l’autre. A Madrid ensuite, Maria a compris la fin de son histoire avec Pierre.
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